La dLive en tournée avec L.Midas et S.Plissoncommenter news la boite noire du musicien


Publié: 12 janvier 2017

Un an après son introduction, la dLive a fait une entrée fracassante dans les plus grands parcs du monde. Des acteurs majeurs comme Clair Global (US), SSE (GB), ou Ampco Flashlight (NL) ont ainsi adopté le bébé. La France n’est pas en reste puisque des grands noms tels que Laurent Midas et Stéphane Plisson ont eux aussi opté pour la console anglaise. Nous les avons rencontrés.

Laurent Midas et Stéphane Plisson sont deux ingénieurs du son passionnés, en perpétuelle veille technologique, et c'est donc sans surprise qu’ils s’intéressent au dossier dLive depuis plusieurs mois. Laurent est d’ailleurs le premier à avoir eu l’opportunité de tester la console en retours sur quelques dates du Top 50 en novembre/décembre 2016.

Suite à cette expérience, Laurent et Stéphane prirent la décision fin décembre de partir chacun avec une dLive sur la tournée des Zénith de Danse avec les Stars.
 


Leur première impression nous intéresse vraiment, car les deux loups blancs ont vu passer entre leurs mains et leurs oreilles les plus prestigieuses consoles…

Algam Entreprises : Alors Laurent, toi qui a déjà quelques dates à ton actif, peux-tu nous établir un premier bilan ?

Laurent Midas : Le premier mot qui me vient à l’esprit est « moderne ». Le design des écrans et des encodeurs, qui peuvent paraître un peu « tape à l’œil » de prime abord, n’est en fait pas un artifice du tout. Tout cela se révèle extrêmement efficace. Le fait de pouvoir construire la console par simple glisser/déposer façon iPad est juste une évidence. Quoi que tu fasses, ça va extrêmement vite.

Tu veux ‘storer’ un show, en 3 secondes c’est fini. Un autre exemple pour illustrer la réactivité de l’outil : moi qui fait 300 ou 400 fois PFL durant un show, la commutation est tellement rapide et transparente en audio que parfois je ne la perçois même pas. Ce n’est pas du tout le cas chez tout le monde !

La gestion des scènes avec son cortège de ‘safes’ et de filtres de sélection a été très bien pensée : tout est évident dans les menus.
Bien que la console soit encore jeune, c’est un des systèmes d’automation le plus aboutis que j’ai utilisés.
Avec l’update (propagation) en relatif, la console sera quasi parfaite… et je me suis laissé dire que c’était pour bientôt.

Tout est limpide et productif dans l’interface, ça mérite d’être souligné car très rapidement, cela procure une certaine sérénité avec l’outil. Le système propose aussi quelques innovations qui ne sont pas négligeables telles que ces déports de faders programmables en réseau et le soft qui reproduit fidèlement l’interface de la console. C’est brillant car quand tu arrives devant la surface, l’apparence est identique. C’est épatant d’avoir un produit si jeune et si abouti.

A.E. : A propos de l’Audio, nous croyons savoir que c’est d’abord la très faible latence qui a suscité ton intérêt ?

L.M. : Oui, la latence… c’est un sujet important en retours avec les in-ear-monitors.
Les consoles numériques du moment ont toutes une latence de 1,8 à 3 ms et le fait d’avoir 3 ou 4 fois moins avec la dLive fait que le chanteur perçoit beaucoup moins le phénomène de filtres en peigne entre le son direct qu’il reçoit par conduction osseuse et le retour acoustique dans ses in-ears-monitors.
Le décalage de phase induit est négligeable ! Plus généralement, l’audio est très musical.
J’apprécie la compression parallèle présente sur toutes les voies et tous les bus car du coup c’est utilisable très facilement et, au final, ça permet d’avoir des taux de compression élevés mais acceptables pour les musiciens, ce qui n’est pas envisageable habituellement !
Tout le processing fonctionne bien et surtout sonne plutôt naturel. Je pense notamment au compresseur Opto et avec la plupart des effets qui sont très « mignons », on a un résultat quasi immédiat avec des presets tout à fait explicites et plutôt bien faits.
Encore une fois, ce n’est pas le cas chez tout le monde ! En fait tu sais quoi, on en a parlé avec Stéphane, et on se dit que les mecs qui ont fait ça écoutent comme nous…
 


Nous retrouvons maintenant Stéphane, à la régie façade

A.E. : Stéphane, quelles sont tes premières impressions ?

Stéphane Plisson : En un mot, je suis bluffé par le résultat. Cela fait 3 jours que je bosse sur la console, que je crée des mémoires de recall dans tous les sens. Aujourd’hui on fait 2 shows devant 10 000 personnes avec une diff que l’on connaît parfaitement et dans une salle qui n’est pas particulièrement facile à travailler et là... on se regarde avec Maxime mon assistant, et on adore ce qui se passe avec la console !

A.E. : Pas évident de découvrir un outil en si peu de temps quand même ?

S.P. : L’ergonomie est d’une simplicité déconcertante. Les menus sont clairs et intuitifs. Après une seule journée de répétition, mon encodage était déjà prêt à 100%.
Habituellement, je suis plutôt obligé d’aller d’abord à l’essentiel et de me dire, bon, tel aspect ou tels détails, on verra demain ! Le fait de pouvoir réorganiser et sauvegarder les scènes dans l’ordre où elles vont jouer est vraiment pratique. Je suis aussi extrêmement serein avec la sauvegarde des shows. Elle est vraiment globale. Ce n’est pas le cas de tous !

A.E. : Concernant l’audio, peux-tu nous décrire davantage ton ressenti ?

S.P. : Je perçois une très belle tenue de mon mix, notamment dans le grave et une sorte de douceur dans l’aigu. Le moteur natif à 96 kHz et La résolution du circuit de sommation en 96 bits y sont probablement pour quelque chose.
L’égalisation de tranche est terriblement efficace et j’ai moins besoin que d’habitude de pousser mes corrections.
Tous les dynamiques fonctionnent parfaitement bien. Ils sont musicaux et très simples d’utilisation. Étant assez fan de l’Opto, j’apprécie de pouvoir choisir la modélisation de compresseur par tranche.
Je trouve également les effets embarqués plutôt bien fichus, notamment les réverbes, et les compresseurs multibandes. La console étant pourvue d’une carte Waves, le recours à mon Multirack Waves aurait pu être tentant. Mais il n’y a pas eu un seul moment où je me suis dit, tiens, il me manque ceci ou cela.

Pour revenir aux fonctionnalités, il est plus qu’appréciable de pouvoir partir avec le mix enregistré en 24 bits/96 kHz sur la même clé USB que celle qui sert à la sauvegarde du show. D’autre part, avec la carte Waves3, il est facile d’enregistrer 128 pistes en 96 kHz sur un seul câble CAT5. C’est unique une fois de plus. Si par ailleurs nous parlons du coût de tout cela… c'est déstabilisant.

A.E. : Merci Laurent et Stephane pour ces premières impressions. On vous retrouve très bientôt pour la suite de l’aventure.

 

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